Krystal Collins ~ Un pas après l'autre...

On dit que le jour de votre naissance, c'est le début de votre vie et un nouveau chapitre pour vos parents. J'ignore ce qu'il en est pour vous ou pour mes parents, mais moi, j'ai juste vue le jour du 14 juin 1970, mais je suis née que bien plus tard. Mon histoire n'a rien d'intéressant, il y a toujours pire et toujours mieux. Et ce qui est pire pour vous, un autre peut l'envier. Le jour de la naissance revête toujours une importance particulière pour les gens mais tous les jours sont précieux car chacun d'entre eux donne la vie et tous donne la mort. Le 14 juin 1970 n'est qu'un jour comme un autre. Tout comme les jours qui ont suivis.

Ma mère était une bonne mère, je crois et elle l'est toujours. Elle m'aime. Elle n'est pas du genre stable. Pas folle, non, juste lunatique. Je me souviens avoir vue avoir ma mère rire autant que pleurer. Je l'ai vue mélancolique, fermée, triste, optimiste, ou enfantine. Elle m'a apprise à être polie, à manger proprement et c'est avec elle que j'ai fait mes premiers pas, il parait. Savez-vous à quel point les premiers pas sont importants? C'est grâce à eux que l'on peut avancer. Quand on a appris à marcher, les choses semblent plus accessibles, parfois même plus faciles. Quand j'étais enfant, je m'émerveillais de ce qui m'entourait, comme tout un chacun. Et cette lumière m'a empêché de voir la noirceur qui existait dans le couple de mes parents et qui me toucha bien plus rapidement qu'il fut imaginable chez une enfant. Je n'avais pas vu les bleus qui naissaient sur ma mère, je ne voyais pas les coupures non plus et je ne me souviens pas qu'il y eut des cris. Mais ils ont existé dès que j'ai goûté aux colères de mon père.

Henry Collins était un homme bien aux yeux de la communauté magique, et il l'est toujours. Il est un des membres les plus anciens du magenmagot, un homme droit et intègre. Qui imaginerait qu'il était aussi homme susceptible? A la cour, il balaye les offenses, il les encaisse, mais chez nous, c'était autre chose. Toutes les frustrations y passaient. Au début, c'était ma mère qui le soutenait mais il y eut bientôt besoin de déverser physiquement sa colère. Je n'y participais que lorsqu'il jugea que j'étais assez forte pour supporter d'être rejeter à travers l'encadrement d'une porte sans risquer la mort. Ma mère me disait de me taire, d'aider mon père, alors je me suis tut et j'ai fait comme ma mère.

Mon petit frère est né quand j'avais un peu plus de trois ans. Je me souviens de ce jour car j'étais seule chez moi avec mon père. Je n'ai eu le droit de le voir qu'un mois après qu'il fut né. Maman craignait que je lui fasse peur. Il s'appelle Rémy Collins, comme notre grand-père. C'est mon père qui a choisi son nom, comme il avait choisi le mien. Il était mignon, je crois, j'en ai que de vagues souvenirs, j'étais trop jeune. J'ai fait comme ma mère, j'ai protégé Rémy des colères de mon papa. Et ces colères n'ont pas décrut avec le temps. Il y avait des meurtres, des injustices, son travail était dur et c'était la source de ces frustrations.

Tout sorcier a une seconde naissance. C'est le jour où ses pouvoirs se manifestent. Que ce soit une lampe qui s'allume toute seule, une vitre qui se brise ou une chambre qui se range d'elle-même, ça reste un souvenir inoubliable. Aujourd'hui, il est communément admis que l'âge est de 7 ans. Pourtant, il n'en a pas toujours été ainsi. De manière variable, l'âge moyen a été de 6 à 9 ans. Il existe des exceptions. Des enfants ont des pouvoirs à 5 ans, quelques rares exceptions ne l'ont qu'après 11 ans. Au XVIIème siècle, l'âge communément admis, était de 9 ans. Les chasses aux sorcières avaient commencé à affaiblir les pouvoirs de ses derniers. Pour l'époque, j'aurais été à peine précoce. J'avais 8 ans bien tassé lorsque j'ai fait disparaitre les blessures de mon frère. Pour moi, ce n'était pas une seconde naissance. Les coups pleuvaient toujours et même si je n'étais plus traité de cracmols, mon père avait toujours des choses à me reprocher.

Il ne faut pas croire que nous avons vécus en autarcie pour autant. Je me rends compte que je noircis quelque peu le tableau. Nous avions des moments en famille, des week-ends chez les grands-parents tous les étés. Mes grands-parents du côté des Faucett qui vivaient dans le sud de l'Angleterre. Et puis, on allait parfois chez mon oncle et ma tante et Sally quand elle fut né; mais aussi chez les Maxwell. J'étais assez proche de Dak'. Je trouvais son prénom imprononçable donc il a très vite écopé d'un surnom. On avait le même âge. Je crois qu'il s'entendait bien aussi avec Rémy, le côté solidarité masculine je crois. Mais Dak' ne faisait pas partit de notre monde et je crois que Rémy s'est éloigné de lui à cause de cela.

Poudlard. La célèbre école de Sorcellerie. Mes sentiments sur mon entrée à Poudlard étaient difficiles à expliquer. C'était une sorte de mirage, une promesse comme une autre et mes 11 ans me semblait tellement lointain. Ma mère m'avait parlé de Poudlard, des cours, que c'était endroit merveilleux et que j'y serais heureuse. Mais pour moi, c'était assez flous. Un endroit trop loin de ce que je vivais pour en avoir pleinement conscience. Quand vient la lettre de Poudlard, je ne me sentais pas prête. C'était trop près, trop rapide. Je n'avais pas envie de laisser mon frère et ma mère seuls avec mon père, mais Poudlard restait la possibilité d'une fuite, d'une autre vie qui semblait trop belle pour être vrai. Poudlard, c'était un peu comme une autre galaxie. C'est mon père qui m'a emmené faire les boutiques, et lui également qui m'a accompagné au quai 9 3/4. Quand il y a du monde, mon père est un homme respectable, correct. Je l'ai vu discuter avec un air sérieux de choses qui me dépassaient complétement. Il s'est comporté comme n'importe quel autre père sur le quai ce jour-là. Enfin, je crois. Il m'a embrassé sur le front, et il m'a souri avant de me dire de bien m'amuser et bien travailler. Avant que je monte dans le train, il m'a pressé l'épaule. N'importe qui aurait vu dans son sourire, un geste de tendresse paternel, d'autant plus touchant venant d'un homme si sérieux dans son travail. Mais qui pouvait savoir que sa main s'appuyait sur ma blessure entre le cou et l'épaule?

On dit que le Choixpeau Magique envoie souvent les gens d'une même famille dans la même maison. Et j'ai rejoint les Serdaigle sans surprise. J'ai vécus les choses comme si je n'étais que spectatrice de ma propre personne. Je n'étais pas vraiment là. Le trajet en train était rationnel, j'étais avec Dak' et c'était amusant. Et puis, on est monté dans des barques et on a vu Poudlard. Dans ma tête, je n'arrivais pas à réaliser ce que ça voulait dire. Les mots avaient beau défilé dans ma tête, je ne parvenais pas à m'accrocher à aucun d'entre eux. J'allais vivre à Poudlard pendant les 7 prochaines années mais ça restait pour moi qu'une lointaine réalité, des mots vides de sens alors même que je savais que c'était la vérité. Il m'a fallu plus d'une semaine pour que j'en prenne réellement conscience. J'allais en cours, j'écoutais mes professeurs, je passais du temps avec Dak', j'allais manger, j'étudiais à la bibliothèque, je passais mes soirées dans la salle commune, je dormais dans un dortoir avec d'autres filles... Je ne crois pas être jamais passée pour une enfant traumatisée, je ne me suis jamais considérée comme telle. En l'absence de Dak' à mes côtés car il avait été envoyé à Gryffondor, je me suis faite des amis et j'ai connus des personnes qui m'aimaient moins mais j'ai toujours une l'impression d'être normale alors même que je voyais mes amis conversé sur leurs parents qui semblaient si différents des miens. Elles n'avaient pas de père en colère ou de mère comme la mienne, non. L'une avait un père farceur, l'autre était guindé, une autre prétendait qu'il était hyper-collant, et une autre faisait remarquer que sa mère ne faisait jamais attention à elle. C'était un monde qui m'était inconnu et, comme Poudlard pendant un temps, me semblait irréel tant que je n'en aurais pas fait ma propre expérience, tant que je ne l'aurais pas vu de mes propres yeux.

Je passais mes Noëls chez moi, avec mon frère, ma mère et mon père et j'avais des cadeaux comme tous les enfants et pour mon anniversaire aussi : des friandises, un jeu de Bavboules, de nouvelles barrettes, un jeu d'échec version sorcier... J'appris très tôt à travailler. J'avais beau être capable d'être normale, et je l'étais, j'avais ce besoin étrange de solitude qui me prenait tellement quand j'étais chez moi, seule dans ma chambre. J'avais peur pourtant de cette solitude en même temps et ce sont mes études qui m'ont permis de m'en sortir, je crois. Seule, j'étais dans cette angoisse que je vivais chez moi et, aussi étonnant que ça puisse paraitre, c'était plus terrifiant encore à Poudlard que chez moi. Très tôt, j'ai donc appris à m'occuper, même pour deux minutes et c'est vers les livres que je me suis tournée. J'aimais bien le quidditch aussi et je soutenais l'équipe bien sûr, dans les gradins. J'ai fait les essais en troisième année, sur un Brossdur 9, mais le capitaine de l'époque ne m'a pas retenue, je postulais pour être gardienne. Je crois que j'étais trop frêle, il a du avoir peur que je me brise en deux au premier match.

Rémy m'a rejoint à Poudlard quand je suis entrée en quatrième année. Comme de tradition, je pourrais dire, il est allé à Serdaigle. J'étais devenue plus mûre, je crois. J'étais une enfant calme, posée et travailleuse et c'est ce qui me valut de devenir préfète en 5ème année. Je n'étais pas du genre à poser des problèmes, ce qui n'était pas le cas de Dak'. Malgré nos différences de comportement, nous sommes restés amis. C'était un peu comme des aimants. J'avais beau ne pas apprécier son comportement parfois et lui le mien... on revenait toujours l'un vers l'autre. Une forte amitié vraiment. J'ai continué mes études. Je m'intéressais beaucoup à l'histoire de la magie surtout même si la plupart de mes camarades trouvaient ce cours ennuyant. Même parmi les Serdaigles, certains se plaignaient du caractère soporifique du cours. Ça ne m'a jamais dérangé, je trouvais ça reposant. Même quand il parlait de guerre et d'atrocités, l'histoire ne semblait qu'être un long fils qu'il déroulait doucement. J'aimais beaucoup les sortilèges également, et les soins aux créatures magiques. Mais il s'est révélé très tôt que je ne pourrais réussir mes BUSES en arithmancie, je n'étais pas quelqu'un de très matheux je crois. Je m'embrouillais, m'emmêlais les pinceaux et quand je croyais avoir compris tout capotait. Pourtant, j'ai réussis mes BUSES. Je crois que mon père était fier de moi. En dehors de l'arithmancie que je n'avais pas eu, le reste était acquis. Mais malgré ça, je ne pus continuer mes études en botanique, un acceptable n'était pas suffisant, et je laissais l'astronomie qui ne m'avait jamais passionnée. Je n'avais pas encore de grandes idées sur l'avenir que je voulais avoir alors, mais l'histoire me passionnait.

C'est pendant l'été de ma cinquième année que nous apprîmes, mon frère et moi que nous avions une soeur. Ma mère le savait déjà, je le voyais dans ses yeux. Elle s'appelait Zoé et elle était de 12 ans ma cadette. Même si ça n'a jamais été dit, il était clair que l'enfant n'était pas de notre mère car elle n'avait pas l'air enceinte quand nous étions venus à Noël et la fillette avait trois ans. Voilà longtemps que nous supportions les colères de notre père et nous avons repris l'habitude de protéger quelqu'un. Zoé a peut-être entendu en grandissant mais elle n'a heureusement pas été touchée par ses gestes avant que j'ai quitté Poudlard. Mais je ne suis pas sûre qu'on puisse dire qu'elle est grandi heureuse pour autant. Rémy entrait dans l'âge de l'adolescence. Jusque-là, il avait supporté notre père en silence mais, j'ignore pourquoi, il s'est mis à se rebeller. Quand mon père criait, il n'était plus seul car Rémy lui répondait et c'était encore pire. Je tentais de le soutenir dans l'ombre mais Rémy semblait me détester. Il me reprochait d'être comme maman et de laisser couler alors même que son comportement aggravait les choses. Il s'est mis en tête de vouloir se venger un jour. Comme si on pouvait jamais se venger d'un trait de caractère d'une quelconque personne... Pour ma part, je m'orientais vers une carrière dans le droit. J'ignore alors si c'était pour l'illustrer dans le même domaine que mon père mais j'étais particulièrement intéressée par la constitution de notre société. J'aimais savoir pourquoi les choses étaient ainsi et quel en était les failles. J'imagine que je croyais être capable de les combler, d'améliorer les choses... Je terminais brillamment mes études, je crois avec trois optimal en Histoire de la Magie, Sortilèges et Potions. Je dois avouer que je me surprends encore en Potions, j'avais trouvé l'examen extraordinairement facile en comparaison à ce qu'on avait fait en cours. Je terminais lamentablement mes études en métamorphose en revanche, avec un Piètre, mais je raflais des Efforts Exceptionnel dans le reste des matières.

La sortie de Poudlard pour moi sonna comme la fin d'une longue période de trêve. Rentrant à la maison, je pris conscience que je n'étais pas aussi forte que je ne l'avais cru. Devant mon père, j'étais toujours aussi faible... Zoé commençait à endurer parfois ses colères et ça aggravait les choses avec Rémy. Damien, son meilleur ami s'en mêla une fois qu'il était venu à la maison. Rémy lui en avait parlé. Je sais bien que c'était dans un souci que tout ceci s'arrête, mais mon frère manquait de clairvoyance et cela n'arrangea rien. Je refusais d'appuyer les dires de Rémy et ma mère également. Rémy nous en voulu à mort mais mon père avait remercié ma fidélité en s'arrangeant pour me pistonner au sein du ministère de la magie. J'étais stagiaire au département de la coopération magique internationale au bureau international des lois magiques. Concrètement, je tenais à jour les lois anglaises avec six autres personnes. J'étais plus branché dans les droits sorciers et sur le secret magique et je renseignais les membres du magenmagot par exemple, s'il y avait besoin d'expert sur ce terrain-là. Au début, j'assistais un des experts avant d'être son associé. Ne pensez pas que ma vie en restait là. Avec mon propre appartement, j'avais acquis une indépendance que je n'avais jamais eue auparavant. Je me sentais un peu coupable de ne plus être avec ma mère mais j'évitais d'y penser. Je suivais Dak' dans ses matchs de quidditch régulièrement, assise dans les gradins. Parfois, j'avais l'impression d'être une fan comme les autres quand j'en entendais certain qui connaissaient mieux sa vie que je ne la connaissais moi-même, peut-être mieux que Dak' lui-même. Mais je redevenais particulière quand on se retrouvait le soir après les matchs, seuls ou en fête avec le club. La plupart y allait avec leurs petites copines mais peu importait les relations amoureuses de Dak', je venais toujours. De mon côté, je n'avais pas vraiment de relations avec les hommes, pas le temps j'imagine, mais surtout pas l'envie.

Je saurais pas définir ma relation avec Dak', c'est un frère, un cousin, un complément. Il est du genre solitaire, comme moi, sauf que je ne suis seule qu'intérieurement, je sais interagir. Et puis, il est pas du genre à prendre son temps à réfléchir là où je pense que ça en vaut la peine. On dit que les contraires s'attirent, je crois. Peut-être trop. Une nuit, une seule, après un match de quidditch. Un des co-équipiers de Dak' a poussé un peu trop loin ses avances et je l'ai giflé. Oui, je me rends compte que ça peut paraitre étrange de ma part mais ce n'est pas pareil ce que je vis avec mon père et ce que je vis ailleurs. Je crois que mon père en a besoin, et je lui dois al vie. Sans oublier que c'est un homme de valeur. Je ne crois pas que le co-équipiers de Dak' ait eu un besoin viscérale de coucher avec moi. Dak est intervenu direct, je l'avais jamais vu dans une telle colère, il a mis un certain temps à s'arrêter, un certain temps avant que ma voix parvienne à ses oreilles je crois surtout. Je crois qu'on a un peu gâché la fête ce jour-là... Je sais pas également comment le reste s'est passé. Je me suis contenté de soigner sa main et... je sais pas, je me suis réveillée dans le même lit que lui le lendemain. Lui a au moins l'excuse de l'alcool, mais moi? Quel excuse avancé pour un comportement pareil? Comme si quelque chose s'était brisé en Nous cette nuit-là. Mais on en a jamais reparlé. Un désir commun, je crois, de réparer cette erreur...

J'ai travaillé au bureau des lois international jusqu'à mes 23 ans. C'est un métier vraiment super. J'ai toujours été fasciné par la naissance des pouvoirs. Pourquoi certains en ont et pas d'autres? La frontière entre le monde des moldus et celui des sorciers est tellement mince, tellement tenu, en partie par le Code International du Secret. Obsédé par cette question, je me suis mise à faire des recherches sur leurs relations avant 1692 et ça m'a pas mal éloigné de mon métier. Il y avait une différence entre l'accord international d'interdiction du duel et les rapports entre les familles aristocrates magiques et non-magiques du XIII siècle. Même si ça recoupait toujours un peu au niveau du sujet, ça n'avait rien avoir avec mon rôle d'experte des lois magiques sur le droit sorcier et le monde moldus que j'avais auprès du magenmagot ou de la coopération internationale. Surtout lorsqu'il s'agissait d'actualiser de nouvelles lois ou d'un procès d'un sorcier qui avait échangé les carottes du voisin moldus contre des mandragores. J'ai laissé tomber mon poste au ministère pour pousser mes recherches. Ça m'a mené sur les révolutions scientifiques des moldus qui ont poussé à la chasse aux sorcières, sur la révolte des gobelins et même à me plancher sur les droits qu'on pourrait éventuellement donner aux elfes de maison du à leur ancienneté. Mais j'ai rejeté cette dernière idée, les sorciers sont aussi conservateurs de leurs idées et traditions que les moldus. Vous n'avez pas idée du nombre de secteur que touche l'histoire de la magie... j'ai dû me servir de mes notions de potionnistes pour éclairer les Grandes Pestes du Moyen-Âge. Qui aurait pu croire que certaines avaient été lancées par des sorciers mal intentionné pour se venger sur un village "trop" chrétien?

Zoé a intégré Poudlard quand j'avais 22 ans environ. A Serdaigle bien sûr. Je dois avouer que je m'étais un peu éloigné de ma famille à force de recherche. Je m'étais même surprise à refuser des invitations de Dak' que j'adorais pourtant! C'est lui qui m'a bougé à revenir parmi les vivants avant de finir comme Binns. J'ai donc continuer à rendre visite à mes parents mais je prenais de plus en plus la fuite, vainement, lors des colères de mon père. Rémy avait déserté la maison lui aussi, laissant ma mère seule avec son époux et Zoé quand elle revenait. Il travaillait au magenmagot également mais pas grâce à mon père, grâce au père de Damien qui était un ami du directeur du département de la justice magique. Rémy est quelqu'un de décider, ça a dû convaincre le directeur quand il l'a reçu en entretien. Il travaille en opposition à mon père. Il a tenu sa parole : il veut se venger. Rémy est un beau-parleur, assez charismatique pour être capable de lui tenir tête devant une cour. Il a hérité ça de notre père, il est pareil. Quand il est à la cour, il est maitre Collins, il est un membre du magenmagot, pas Rémy. Il m'a avoué qu'il prenait que les affaires où il était en opposition avec mon père. Je crois qu'il veut l'humilier après l'avoir dépassé et le détruire. C'est tellement inutile... A chaque claque mentale qu'il peut mettre à notre père, ma mère en ramasse le triple. Il devient la raison de la frustration de Henry Collins... Mon père m'a demandé de prendre parti. J'ai refusé. J'aime mon père et je le respecte même si je le crains un peu et que chaque coup restera gravé dans mon corps. Mais j'aime autant mon frère et je ne veux pas qu'il se sente seul. Je refuse les ordres de mon père, je les fuis, Rémy les combats. Mais ça reste toujours insuffisant. Aux yeux de Rémy comme ceux de mon père, je reste une lâche. Et c'est certainement le cas de Zoé également... Elle a beau être ma soeur, je ne la connais pas tant que cela. En fait, je ne la connais pas. Par certains aspects, elle me ressemble, elle fuit, elle baisse les yeux, mais je vois cette lueur dans son regard, la même que Rémy. Elle a peur mais elle le hait.

J'avais besoin de changement. C'est la seule raison que j'ai trouvé à mon changement de carrière. J'aime étudier, rechercher, mais je me suis rendue compte que je ne pouvais vivre en autarcie. Un chercheur vit de ses livres, de ses ouvrages, ceux qu'il publie mais moi, qu'ai-je à dire? J'y travaille. En attendant, j'ai besoin d'argent. Il m'était hors de question de retourner au ministère et côtoyer le même secteur que mon père et mon frère, je n'avais pas envie de vivre cette guerre entre deux personnes que j'aimais. Certes, j'ai bossé en tant que serveuse au Trois Balais pendant les 6 derniers mois mais... Je ne veux pas de cette vie. Serveuse le jour, historienne le week-end, soeur, amie et cousine pendant les rares moments de temps libre que j'ai. Que j'essaye de créer serait plus exacte... Que j'essaye de ne pas combler... C'est encore Dak' qui m'a aidé sur ce coup-là. Je lui expliquais je ne sais plus quoi sur l'histoire du quidditch et les normes qui sont posés sur les balais dans le monde entier quand il m'a dit en plaisantant, je crois, que même Binns était moins ennuyant. Pourquoi ne pas enseigner? J'ai donc envoyé ma candidature, CV et lettre de motivation, au professeur Dumbledore sans grand espoir. L'avantage d'avoir un professeur fantôme en histoire de la magie, c'est qu'il a lui-même vécus certains évènements qu'il raconte. Mais étonnamment... Il m'a engagé. Sally m'a dit regretté de quitter Poudlard quand je rentre. Gentille fille. Me voilà donc le professeur de mes deux cousins, Dylan et Katherine, et de ma soeur Zoé. Ça risque de ne pas être simple... Mais j'ai survécus à pire, n'est-ce pas? Et puis... étrangement, l'idée d’enseigner me plait...